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Droits humains : l’indispensable solidarité du barreau avec nos confrères en danger

Nombre de nos confrères sont en danger, simplement parce qu’ils exercent leur métier et défendent les droits de leurs clients et  les droits fondamentaux sous des cieux moins cléments que les nôtres. A quelques heures d’avion de Bruxelles et parfois sans même franchir les frontières de l’Europe, des avocats sont menacés, subissent des pressions, des atteintes à leur liberté d’exercice de la profession, à leur liberté tout court,  à leur sécurité, à leur vie parfois.

En première ligne de la défense des droits de leurs clients, ils doivent parfois se heurter à des autorités publiques autoritaires ou dictatoriales. Leurs interventions sont multiples : lutte contre les exécutions sommaires, les arrestations ou détentions arbitraires, les tortures, les violences policières, les atteintes à la liberté d’expression et toutes les formes de discrimination. Dans certaines régions du monde la défense du droit à la propriété, au logement, à la libre circulation, du droit des femmes et des homosexuels est sévèrement réprimée. A l’heure où vous lisez ces lignes des milliers d’avocats sont en prison pour la seule raison de ne pas avoir renoncé à honorer leur serment et défendre leurs clients.

Ils sont, avec d’autres, les premiers défenseurs des droits humains. Le droit d’être défendu n’est-il d’ailleurs pas le premier des droits fondamentaux ?

Différentes initiatives onusiennes, du Conseil de l’Europe et des institutions de l’Union veillent à protéger les défenseurs des droits humains. Je veillerai à être particulièrement attentif au processus d’adoption en cours au sein du Conseil de l’Europe d’une convention européenne pour les avocats visant à assurer une protection plus efficace de la profession.

Les barreaux aussi se mobilisent pour nos confrères en danger. A travers son Institut des droits de l’homme, sa participation annuelle à la remise du prestigieux prix Ludovic Trarieux et sa participation à la rédaction d’un sinistre mais nécessaire rapport annuel des avocats emprisonnés, assassinés, persécutés dans le monde, notre ordre n’a pas à rougir de son engagement. Il se mobilise avec d’autres au sein de différents observatoires des avocats en danger pour dénoncer des situations individuelles.

 

Proposition

Notre métier est celui de la défense des droits et des libertés et nous devons l’exercer, individuellement mais aussi collectivement en tant qu’Ordre, en solidarité avec nos confrères qui risquent leur liberté, ou leur vie, en raison de leur engagement en faveur des droits.

Nous devons, en tant que Barreau, être capable de nous mobiliser pour attirer l’attention médiatique sur la situation particulièrement délicate que vivent nos confrères dans l’un ou l’autre pays du monde.

Notre barreau participe déjà, chaque 24 janvier à la journée internationale de l’avocat en danger en manifestant aux côtés d’autres institutions devant l’ambassade bruxelloise d’un pays retenu pour les dangers qu’y courent les avocats. J’aimerais proposer à nos instituts et associations amies d’aller plus loin qu’une prise de position symbolique en proposant que cette journée soit consacrée aussi – sous des formes à déterminer (appels aux dons, parrainages,  …) – à une collecte de fonds permettant d’assurer un suivi de la situation des avocats en difficulté à travers le financement de missions internationales pour assister à leurs procès, les accompagner dans la défense de leurs clients ou simplement venir en aide à leurs familles.

J’ai l’intention de poursuivre, avec notre propre Institut, le rapprochement avec la Ligue des droits humains et Amnesty International, pour envisager des actions concrètes que nous pourrions mettre en place et proposer à nos partenaires internationaux.