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Vers une digitalisation de la profession d’avocat

La transformation digitale de la profession d’avocat

En 2018, Patrick Henry et Patrick Hofströssler ont remis leur rapport sur « L’avenir de la profession d’avocat » au ministre Geens. Un certain nombre de conclusions intéressantes a pu être tiré de ce rapport, notamment sur le plan technologique.

 

Il y est ainsi avancé que l’utilisation de l’intelligence artificielle va fortement s’intensifier, y compris au sein de notre profession, et qu’il faut réfléchir à la manière dont elle peut être mise à profit. Cela ne signifie certainement pas que les robots et l’intelligence artificielle remplaceront les avocats, au contraire. Le robot est peut-être plus productif que l’homme, mais l’homme assisté par le robot est plus fort. Les avocats doivent donc apprendre à travailler avec ces outils, ils doivent contribuer à leur développement ainsi qu’à leur perfectionnement et comprendre leur fonctionnement.

 

Il est grand temps d’agir. L’évolution technologique est si avancée que, si notre pays n’agit pas rapidement, il pourrait être submergé par des applications développées ailleurs par des acteurs qui ne présentent guère de garanties pour notre profession.

 

Chatbots, assistants virtuels et blockchain

Le rapport mentionne ce qui suit :

« Il faut aussi mentionner, parmi les nouveaux outils qui sont porteurs de promesses permettant d’assurer une meilleure efficacité des services des avocats les chatbots et les blockchains.

Le chatbot, ou agent conversationnel, est un programme qui permet au prestataire de service de dialoguer virtuellement, sans intervention humaine, avec un utilisateur humain. Cet interface, basé sur le stockage d’informations et l’utilisation d’algorithmes, permet à un agent économique d’offrir un service de base à ses clients, qui dialogueront dans un premier temps au moins avec la machine, d’ailleurs éventuellement sans même se rendre compte que la réponse qui leur est fournie est entièrement automatisée et n’a pas été écrite par un humain. L’outil peut ainsi permettre de traiter rapidement des questions simples, gratuitement ou à moindre coût, réservant l’intervention de l’humain pour ce qui nécessite de la valeur ajoutée. Les chatbots se perfectionnant rapidement, les tâches qui peuvent leur être déléguées croissent sans cesse.

Ici aussi, les avocats doivent rester vigilants. Ils invoqueraient à tort le caractère prétendument impersonnel de l’application: sa première vocation est en effet de répondre à une demande des clients (qui veulent être aidés dans un premier temps par un contact internet) et de nouer le contact avec le client potentiel. S’abstenir par principe ne fera pas disparaître le besoin du client mais aura comme conséquence que ce client potentiel s’adressera à d’autres prestataires de services, même s’ils ne sont pas avocats. Une nouvelle fois, une réaction négative et traditionnaliste nuira à la profession toute entière. »

L’innovation est l’avenir

Bien que ce rapport date de 2018, cette discussion est au cœur de l’actualité. Peu d’initiatives ont été prises jusqu’à présent par la magistrature et les barreaux pour soutenir et faciliter ce processus de numérisation pour les avocats. Je veux faire de ce sujet un point d’action important : aider le barreau et les avocats à innover grâce à des solutions concrètes : pas seulement théoriques, mais aussi pratiques.

 

Au sein de mon propre cabinet, nous avons récemment pris des initiatives en ce sens en proposant un tel chatbot.  Cet outil a reçu un écho très positif de nos clients, a suscité l’intérêt de clients potentiels et nous a permis de répondre à des questions que nos clients ne nous auraient sans doute pas posées en l’absence d’un tel outil (ils auraient recherché la réponse sur Internet, aurait sollicité leur secrétariat social ou comptable, etc.)

 

C’est à l’aide de ce genre d’outils que je souhaite encourager le barreau à tirer parti de la technologie et de l’innovation pour optimiser les processus pour les avocats et faciliter l’accès à la justice pour les justiciables.

 

Le barreau doit être à l’initiative de solutions concrètes.